La gravité probable des ondes
Produit avec l’appui du Maif Social Club et la délégation générale du Québec à Paris
Photo : Julie C. Fortier
Vue de La gravité probalble des ondes, lors de l’exposition Le temps qu’il nous faut, Maif Social Club, Paris
Si l’on ne change rien à nos modes de vie, la montée des eaux pourrait s’élever de plus d’un mètre d’ici 2100 selon le rapport du GIEC de 2022. Les conséquences de la crise climatique dessinent d’ores et déjà un monde qui interrogera les notions de territoire et de frontière. Considéré comme l’un des grands penseurs de la crise écologique, le sociologue Bruno Latour a consacré son œuvre à ce monde à bâtir. Dans son ouvrage Où atterrir, il recommande de réfléchir à notre orientation afin de construire une conscience politique mondiale et commune : où sommes- nous ? A la façon d’une boussole, cette réflexion permettra de passer de la plainte à ce qu’on appelle la doléance, c’est-à-dire une forme organisée de description d’un territoire, de ses injustices et des moyens d’y remédier. »
La gravité probable des ondes est constituée de trois tapis, chacun représentant un îlot relié par un réseau de fibre blanche. C’est d’abord une façon de ramener la question de l’environnement à l’échelle de notre foyer et ainsi, de réfléchir à notre façon d’habiter la Terre. Mais les formes du tapis rappellent aussi celles du cerveau. En interprétant les ondes cérébrales comme un véritable paysage, l’artiste nous offre un voyage immobile, renvoyant autant aux besoins d’intériorité que d’extériorité. Le travail olfactif, réalisé distinctement sur chaque tapis, forme enfin une harmonie collective, rappelant la nécessité de la mise en commun des pensées pour répondre aux enjeux sociétaux à venir. Anne-Sophie Bérard