Graviter
Bambou, contre-plaqué cintrable, roulement à bille, lentille optique, film 120 argentique couleur. Cette œuvre a été réalisée dans le cadre d’une résidence à Yishu8, Pékin, Chine
Inspiré par les pratiques introspectives de certains habitants de Pékin décrites dans Le Cycle, j’y ai vu une notion de gravitation, des gens autour d’objets comme d’un astre en révolution autour de son étoile, notamment avec la pratique de la toupie. Ils fouettent sur une lourde toupie pour la faire tourner tout en se déplacant physiquement autour d’elle pour la garder sur un point central imaginaire… Ces activités sont le plus fréquemment pratiquées dans les parcs.
J’ai voulu faire un lien ternaire, de ces pratiques avec les astres, des astres avec les parcs (Temple du ciel, Temple de la Terre, Temple du soleil, Temple de la Lune), des parcs avec l’ancien observatoire astronomique antique qui les réunit sémantiquement. J’ai donc cherché à construire un appareil photographique qui me permette de faire une photographie où le temps et le mouvement sont comme cousus ensemble. Cet appareil est panoramique.
Passionné par le Séjour dans les Monts Fuchun de Huang Gong Wang, j’ai fait ce lien avec l’estampe chinoise en utilisant une pellicule dites au format 120 qui ressemble à échelle réduite au rouleaux sur lesquels les peintres ont peint des vues “panoramiques“ de paysages. Ces estampes participent à une forme de rite culturel où le rouleau est déployé par étapes et en partie seulement pour découvrir l’image.
Comme lorsque l’on prend en photo les étoiles avec un long temps de pose, leurs points lumineux deviennent des traits qui tournent autour de la Polaire. Ici aussi l’image résultante est imprégnée de cela, comme si posés sur l’étoile, nous regardions le paysage tourner.
Vues des étapes de construction