Au cours de cette résidence, Félicia Atkinson a proposé une expérience sensorielle immersive liée à l’écoute et a créé les conditions pour développer une attention particulière, un point de contact sensible avec d’autres compositrice.s L’artiste a ainsi mis en place une série de “séances d’écoute profonde” inspirées des expériences de deep listening de la compositrice et musicienne américaine contemporaine Pauline Oliveros.

Ces situations d’écoute prennent en compte les conditions de l’expérience constituée d’un faisceau de dimensions physiques, biologiques, subjectives, théoriques… Celles-ci peuvent se manifester tant au sein de l’espace architectural, des outils de diffusion que dans l’histoire subjective de l’écoute qui puise dans les sédiments d’une conscience plus ou moins aiguë du son. D’une durée de deux heures, ces différentes séances créent les conditions pour une certaine attention afin que le public puisse “entrer dans la musique ou la laisser entrer en eux” selon les mots de l’artiste.

Qu’elle soit flottante, intense, attentive, furtive, l’écoute nourrira une certaine mémoire d’une séance à une autre, constituant peut-être alors une communauté d’expérience. Lors de ces séances, Félicia Atkinson a diffusé sa propre musique, celle d’autres compositrices femmes, allant de Hildegarde de Bingen, mystique bénédictine, musicienne, linguiste et médecin du XII e siècle à Delia Debyshire, compositrice de musique électronique et de musique concrète du XX e siècle, créant avec elle et entre ces femmes des lignées sensibles et inédites pour transmettre, relier, mêler leurs pratiques entre elles, empruntant des chemins qui bifurquent de ceux parcourus par une histoire linéaire de la musique.

Par ailleurs, Félicia Atkinson a proposé un concert uniquement pour les Iris et les jardiniers de la serre municipale de la ville de Noisy Le Sec, une musique pour le supermarché en face de la Galerie, et un concert dans une piscine où elle a invité aussi les artistes Tomoko Sauvage, Madeleine Aktypi et Julien Carreyn ainsi qu’une nouvelle  création sonore ambient de sept heure en écoute en streaming à partir du 21 Juin 2018 sur le site de la Galerie à destination des insomniaques et des rêveurs.

Emilie Renard