Catherine
Rannou

21.11.2022

La maison d'Alice

2016

La maison d’Alice, 2016
Rénovation et transformation d’anciennes écuries en logement, Morlaix.
Jérome Guéneau, architecte associé
Photo : Pascal Léopold

Situation
Il s’agit de la réhabilitation et transformation d’anciennes écuries en logement. Celles-ci datent du XIXè siècle, c’est un édifice remarquable. Un hangar agricole a été ajouté au XXème siècle et les écuries sont devenues un garage privé.
Le projet est situé à Morlaix, en zone inondable et en ZPPAUP donc soumis à l’avis de l’architecte des bâtiments de France. Les couvertures des bâtiments étaient en amiante.
C’est aujourd’hui une maison de ville bioclimatique, utilisant des matériaux pour la plus part bio-sourcés et locaux. Le bâtiment s’il n’est pas labellisé répond néanmoins aux exigences du label Passiv Haus.

L’équipe
Les entreprises et architectes sont installés à moins de 20 kms du projet. C’est un marché privé sans mise en concurrence. La confiance entre entreprises et concepteurs a été privilégiée, les entreprises étant engagées et associées tant dans la conception du projet que dans sa construction. Les entreprises ont été choisies sur les conseils de confrères, architectes locaux ou sur le conseil et avis des entrepreneurs déjà désignés.
Le commanditaire était fortement investi dans les décisions. Une maquette bois au 1/20 a été faite en phase d’avant-projet pour faciliter l’échange avec l’ensemble des acteurs du projet.

Description du projet
Le projet est de transformer cet ensemble en une habitation. La façade principale sur rue au Nord présente des modénatures de briques cuites vernissées, pieds droits et entourages des baies en granit, l’ensemble remarquable, n’a pas été modifié mais ravalé. La façade arrière au sud, donnant sur ce qui était un hangar est d’aspect plus rustique et rudimentaire. Elle était peu ouverte.
Nous avons souhaité affirmer ce contraste urbain-rural, avant-arrière tout en privilégiant l’orientation des pièces au sud sur la nouvelle cour, défaite de son ancienne couverture.
L’ancienne couverture sur cour, faisant hangar, structurellement vétuste a été déposée (500m2 de couverture amiante ont été traités), de nouvelles baies ont été percées à l’étage de la façade sud (sur cour). Le choix était de ne créer aucune nouvelle lucarne ou chien-assis en plus de la lucarne rentrante existante et ce afin de garder la simplicité du dessin et volumétrie du bâti existant. Des « canons à lumières » disposés sous des ardoises de verre, répartis suivant la course du soleil, en plus d’apport thermique éclairent les pièces jusque dans la profondeur des volumes.
L’essentiel des pièces de l’habitation sont implantées à l’étage, le rez de chaussée (hall, buanderie) est surélevé afin de ne pas être inondé lors des fortes crues du Kefleuth courant en limite de propriété. Le garage/rangement adjacent est conservé au niveau cour, fermé par une grande porte coulissante de type hangar agricole.

L’intérieur - le climat
Une serre-loggia bioclimatique, isolante permet à la fois l’apport de lumière important à l’étage et éloigner des possibles vues en vis en vis des pièces principales. Cette serre-loggia peut être entièrement ouverte dès le printemps et devenir loggia-terrasse, les portes fenêtres en bois étant entièrement rétractables. Un balcon filant sur toute la longueur de la façade complète le dispositif. Il constituera à terme une seconde barrière, végétale, pour protéger des vis-à-vis.
La partition intérieure a été conçue comme rassemblant des compartiments autonomes et emboîtés ayant une ambiance et climat particulier pour chacun d’eux.
La charpente existante a été conservée apparente et pour atteindre les objectifs passifs, la couverture a été réhaussée et isolée par projection de ouate de cellulose et Pavatex , mis en œuvre « par-dessus » sous littage et ardoises neuves disposées en losange.