Cartographie de l'éphémère
Cartographie de l’éphémere, 2007
Montage de cinq dessins au feutre sur calque, échelles et support variables.
Projet soutenu par l’institut polaire français Paul-Emile Victor dans le cadre de l’Année Polaire Internationale
Les limites entre terre, ciel et mer, se modifient chaque jour en Antarctique au fur et à mesure que l’hiver approche, que la mer «se referme», que la banquise s’ouvre puis que la débâcle s’effectue.
Les bergs, éléments naturels et éphémères, à l’échelle du paysage du continent Antarctique, sont ainsi immobilisés dans la banquise puis libérés en fin d’hiver.
Ce paysage dure le temps d’un hiver, puis disparaît, en même temps que les hivernants quittent le continent pour laisser place aux futurs hivernants.
Ce paysage naturel est parcouru, dessiné, photographié, relevé à des fins scientifiques, Le programme d’Ichtyologie côtière en terre Adélie ( ICOTA) localise, dans un rayon de 3km, les bergs pris dans la banquise, afin d’évaluer les variations spatio-temporelles et importances des bergs et de la banquise dans l’implantation des habitats des poissons côtiers. Les hivernants biologistes inventorient à l’aide de photos les bergs.
Ce paysage n’appartiendra qu’à ces 26 humains, qui nomment au fil de l’hivernage les éléments remarquables, identifient ses nouvelles limites provisoires, et créent de nouveaux chemins sur la banquise.
Des références à l’histoire de l’architecture sont souvent utilisées, ou des éléments remarquables de paysages issus d’autres continents pour nommer oralement ces nouveaux lieux géographiques provisoires.
Le paysage des bergs et les différents déplacements des résidents de la station polaire sont cartographiés, puis communiqués soit sous forme de mails, soit au retour sous forme d’entretiens-dessinés.”
extrait du protocole “Antarctique/ cartographie de l’éphémère/ mission polaire TA57 en Terre Adélie” envoyé à chaque hivernant.