Eva
Taulois

01.07.2022

.Trust Fabrics

Trust Fabrics, Trust Fabrics
2 lés, assemblage de tissus, 300 x 115 cm chacun

Vue de l’exposition Flatland + Abstarction narratives # 2
Commissaires Marianne Derrien et Sarah Ihler-Meyer
Mudam, Luxembourg - Musée d’art Moderne Grand-Duc Jean 
Photo : Aurelien Mole

Rejoignant une longue histoire utopique, initiée par les constructivistes russes ou les futuristes italiens, Eva Taulois emploie des formes minimales sérielles, issues de l’abstraction géométrique. Elle mêle tout aussi bien l’architecture, les vêtements traditionnels, l’art du patchwork ou le design industriel et opère un bel équilibre entre relecture moderniste et arts décoratifs.
Participant de cette investigation sur les motifs et techniques traditionnels, Trust Fabrics sont des patchworks de tissus monochromes cousus les uns aux autres dont les motifs sont directement inspirés du wax africain mais produits en Hollande. Ainsi, ces deux pans de tissus bariolés forment une identité hybride caractéristique de l’ère de la globalisation, faite de transmissions et d’appropriations techniques et culturelles.


. doc, 2013 
Galerie Édouard-Manet, Gennevilliers - commissariat : Label Hypothèse
Avec: Nelson Aires, Francis Baudevin, Etienne Bossut, Sarah Chantrel, John Cornu, Nicolas Chardon,
Judith Deschamps, Julie C. Fortier, Sol LeWitt, Erwan Mahéo, Samir Mougas, Estefania Peñafiel Loaiza,
Guillaume Pinard, Seth Price, Aïda Salahovic, Yann Sérandour, Eva Taulois, Ian Wilson &  Danh Vo

Trust Fabrics, 2013,
assemblage de tissus, 2 lés de 120 x 300  cm.
Photo : © Laurent Lecat / galerie Édouard-Manet, Gennevilliers
Trust Fabrics, 2013
assemblage de tissus, 2 lés de 120 x 300 cm.
Photo : © Laurent Lecat / galerie Édouard-Manet, Gennevilliers

La notion de document interroge bien souvent l’ontologie même des réalisations artistiques. Du document comme source, au document comme œuvre, au document comme trace, il apparaît que l’idée de documentation n’existe pas dans un « en soi », mais dans des jeux relationnels complexes et multiples avec les œuvres au point parfois de se confondre littéralement avec elles.
Il serait en effet impossible de circonscrire en quelques mots, phrases ou concepts la notion de document, tant cette dernière est riche, ramifiée, sans cesse exploitée et réinventée par les artistes. Il ne s’agit donc pas ici de prétendre à l’exhaustivité mais de concevoir les fondements d’une exposition-programme qui, à chacune de ses occurrences, présentera quelques façons d’aborder, de comprendre, de travailler cette notion de « document ».
Le projet .doc n’entend pas proposer de définition générique, ni illustrer différentes thématiques issues de pratiques «documentaires». Il s’agit de ne surtout pas cloisonner les œuvres dans des lignes déterminées ; mais d’alimenter, sans jamais clore, une liste d’œuvres qui usent, recourent à cette notion de document.
Le projet .doc ne s’inscrit pas dans une optique de réduction, de focalisation mais dans une ouverture, une prospection continuelle. Il est à comprendre telle une recherche libre, nourrie de rencontres avec les œuvres.
Le document au sens large du terme donc, dans toutes ses acceptations possibles : référent, modèle, archive, trace, protocole et bien d’autres choses encore…
Les œuvres ont été sélectionnées suivant un parti pris ouvert, afin qu’une fois exposées, elles soient en mesure de libérer elles-mêmes leurs propres valeurs ontologiques et signifiantes, cédant aux visiteurs les clés de l’interprétation.

© Adagp, Paris